Changement de direction pour Ségolène Royal
La politique, c’est un peu comme aux échecs, il faut toujours avoir deux coups d’avance. C’est ainsi que Ségolène Royal se positionne déjà pour le prochain congrès du parti socialiste. En jeu, sa direction et du même coup le leadership pour une candidature en 2012. Il faut dire que la candidate malheureuse ne veut pas se retrouver dans 5 ans dans la même situation, c'est-à-dire avec un parti dont la seule préoccupation serait de lui mettre à nouveau des bâtons dans les jambes.
En choisissant de ne pas se représenter à la députation,
Ségolène Royal donne rendez-vous aux militants socialistes qui devront désigner
leur futur secrétaire national. Elle entend ainsi montrer qu’elle sera
totalement disponible pour mener à bien la reconstruction de la gauche et
devenir la chef de l’opposition. Le pari est risqué car la place de député
permet d’avoir accès à certains dossiers, à certaines informations. Elle permet
aussi d’être en contact direct avec les médias qui font leur marché dans la
salle des 4 colonnes.
En choisissant de s’exprimer sur l’attitude des
socialistes durant la campagne et en mettant en avant les nombreuses peaux de
bananes qu’elle a du éviter durant des mois, elle cherche à précipiter la tenue
du congrès. C’est important car plus le congrès aura lieu tôt, plus elle
pourrait bénéficier de la légitimité qu’elle a obtenu grâce aux 17 millions de
voix du second tour. En sortant les couteaux dès dimanche dernier soir du second
tour, Dominique Strauss Kahn lui donne d’ailleurs involontairement un coup de
main.
A ce jour, Ségolène sait qu’elle peut compter sur le soutien des
militants qui devraient facilement lui offrir les clefs de la maison socialiste
en cas de consultation. Elle sait que le chemin de la reconquête va être long.
Car une fois à la tête du PS, elle devra rénover la gauche dans son ensemble,
elle devra ensuite symboliser l’alternance.
Pour revenir sur la décision de
Ségolène Royal de ne pas être député, Quand j’y
pense, je me dis qu’il n’est pas forcément nécessaire de se
rajouter un handicap et que si l’idée est bonne, elle peut se révéler moins
pertinente dans les années à venir. Une solution consisterait pour elle à être
suppléante dans son ancienne circonscription. Une façon de garder une roue de
secours en cas de problème. Car Ségolène Royal ne doit pas perdre de vue que le
nouveau Président de la république va lui aussi avancer et du coup obliger ses
adversaires à s’adapter au nouveau monde qu’il va mettre en place.