François Hollande : fini de rire
Qui a dit que le Général de Gaulle est l’homme qui a dit non et Jacques Chirac est l’homme qui a dissous. Qui a dit répondant au président centriste qui était à la recherche il y a quelques semaines d’un Jacques Delors jeune, « Bayrou veut un Delors jeune, et pourquoi pas un Montebourg vieux ou une Ségolène Royal homme ». C’est François Hollande. Et la liste des bonnes phrases ne s’arrête pas là, car le secrétaire national du Parti socialiste dispose de cette qualité qui est de savoir trouver le bon mot. Encore mieux qu’André Santini.
Il était d’ailleurs surprenant de constater combien François Hollande était bon lorsqu’il est intervenu durant cette campagne. Comme s’il avait décidé d’assumer ce trait de personnalité qu’il a plutôt tendance à cacher habituellement. Sa déclinaison sur le droit opposable pour les maisons de retraite, mais aussi pour les écoles, mais aussi pour les crèches lors de l’un de ces discours, fait partie des séquences que les internautes chargent volontiers sur You tube.
Mais malheureusement pour François Hollande, ce savoir rire qui pourrait en faire un politique redoutable n’arrive plus à cacher l’échec de l’opposition qu’il a mené depuis 5 ans. C’est d’ailleurs l’un des problèmes du leader socialiste. Il est impossible de savoir quel a été son rôle depuis 2002. Il faut reconnaitre que l’homme a eu de quoi faire en interne. Il a fallu gérer l’union des socialistes après la débâcle de Jospin, mais aussi écarter les peaux de banane de la campagne pour le referendum, ou encore organiser la primaire pour l’élection présidentielle. Et c’est vrai qu’à première vue, François Hollande a réussi à sauter tous les obstacles. A première vue seulement, car à l’arrivée il a oublié qu’il aurait du être le premier opposant de France. Une place qu’il a trop souvent laissée au président de l’UDF, François Bayrou.
Et les succès électoraux des socialistes lors des élections intermédiaires n’ont pas arrangé les choses. Ils ont permis à François Hollande de cacher ses manques et celles des socialistes. Car il est évident avec le recul que la victoire de la gauche aux élections régionales est plus à mettre sur le compte du rejet du gouvernement de l’époque que sur une adhésion aux thèses socialistes.
Conséquence, l’heure de vérité va sonner pour François Hollande. Le statu quo n’est plus possible pour lui et nombreux sont ceux qui vont vouloir sa place dès la fin des législatives. Le premier secrétaire ne pourra pas se contenter de cacher la misère. L’avis de gros temps qui s’annonce est susceptible d’emporter, le parti socialiste mais aussi son premier secrétaire. En tant que capitaine, François Hollande va devoir prouver qu’il peut non seulement sauver le bateau mais aussi sauver sa peau. Une défaite l’écarterait du pouvoir pour un long moment, une victoire personnelle lui permettrait au contraire de tout imaginer.
Et puisque l’homme à de l’humour, Quand j’y pense peut juste ajouter : rira bien qui rira le dernier.