Prévenir la gauche qu'on ne parle plus de "réclame"
Nicolas Sarkozy a choisi son style. Il sera un président à l’américaine ou à l’anglaise. Un président qui s’exprime sur tous les sujets, dès la descente de son avion, lors de ses déplacements, bref comme peu le faire un Georges Bush ou comme le faisait un Bill Clinton. Un président chef de sa majorité qui occupe la place de président, premier ministre et patron de sa formation, comme un Tony Blair en Angleterre. Le nouveau président innove et dessine à sa façon la forme de sa présidence. La gauche et notamment le PS s’apprêtent pendant ce temps là à se battre pour savoir qui gardera les cendres laissées par François Mitterrand.
Si la gauche veut exister dans les mois à venir, il va
falloir qu’elle fasse preuve d’imagination et qu’elle accepte d’utiliser les
armes et les moyens du 21 me siècle. Quand j’y pense l’a déjà souligné, les
services de presse du parti socialiste sont parfaitement adaptés lorsque vous
n’avez rien à demander. Les journalistes qui souhaitent avoir une réaction d’un
homme politique doivent s’armer de courage. Mails, coups de téléphone, remails,
retéléphone, pour à l’arrivée une possible réaction qui interviendra 24 heures
après l’évènement, et ce, en cas de réponse positive.
La campagne électorale a montré qu’à l’heure d’internet, un
sujet en pousse un autre avec une rapidité surprenante. Dans ce contexte, il
est important de pouvoir réagir avec la même rapidité. On peut émettre un
jugement de valeur sur le fond, et déplorer cette dérive de notre société, mais
sur la forme, c’est la réalité. Gagnent ceux qui savent rebondir, réagir,
réactualiser.
Nicolas Sarkozy croit à la force de l’image. Une image doit
dire quelque chose. On voit courir le président, l’action est en marche. On
voit le président revenir sur ses pas pour une poignée de main avec Bernard
Kouchner, l’ouverture est bien là. On voit le président boire un café avec son
premier ministre, le gouvernement travail. L’opposition doit également utiliser
la même méthode pour espérer marquer les esprits. Il faut que chaque
intervention de l’opposition soit accompagnée de l’image qui va avec. L’opposition
se rassemble pour les législatives, cela doit se voir. L’opposition proteste
contre une mesure proposée par le nouveau gouvernement, il faut trouver le
geste qui symbolisera la contestation. C’est ni plus ni moins que le sac de riz
de Bernard Kouchner il y a quelques années sur tous les écrans de télévision.
Alors bien sur, les adeptes de valeurs, de programmes,
peuvent être choqués par cette vision du monde qui semble plus s’intéresser à
la forme qu’au fond. Mais Quand j’y pense, je me dis que cela n’empêche
personne de réfléchir.