Pourquoi les éléphants se trompent sur le sens de la campagne de Ségolène Royal

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La bataille que se livrent Laurent Fabius et Dominique Strauss Kahn pour savoir si Ségolène Royal doit se positionner au centre ou à gauche n’est pas la bonne. Cette approche ne correspond pas en effet aux espérances des français.

La montée de François Bayrou montre que les électeurs attendent de nouvelles méthodes. Or accepter de trancher sur un positionnement à gauche ou au centre, c’est avancer avec des raisonnements qui ne sont plus de mise.

Quand j'y pense, je me dis que la candidate socialiste ne doit surtout pas choisir et aller sur ce terrain. Elle doit au contraire être au dessus de ces considérations politiciennes. La force de Ségolène Royal durant toute la pré-campagne interne au PS a été justement de présenter un nouveau cadre. C’est en dépassant les clivages des années 80 qu’elle a réussi à marquer sa différence.

Pour relancer sa campagne, la candidate doit avant tout remettre sur la table des idées. On n’attend pas d’elle un positionnement, mais une vision de la présidence qu’elle mettrait en œuvre si elle était élue. Le danger pour Ségolène Royal est de se retrouver piégée dans les amertumes des « éléphants ». On notera que si leurs arguments avaient été les bons, ils se seraient qualifiés pour représenter le parti socialiste.

Ce qui a fait la force de la candidate socialiste, c’est d’avoir su être au dessus de la mêlée. Accepter de céder aux pressions des responsables socialistes, c’est assurément perdre ce qui a fait sa spécificité. Ségolène Royal doit rester elle-même et continuer de parler de ses valeurs. C’est à cette condition qu’elle réussira à nouveau à se retrouver « au centre » de la campagne.