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Quand j'y pense ou la campagne présidentielle au quotiden
27 mars 2007

Débat sur la nation : le drapeau flotte, pas la campagne de Ségolène Royal


Il est surprenant de constater que la campagne s’arrête aussi longtemps sur le thème de la nation. Le sujet s’installe d’autant plus qu’il est amené par la gauche. Ségolène Royal avec ses drapeaux, sa marseillaise, a réussi une nouvelle fois à créer la surprise. Si certains y voient un nouveau coup médiatique, quand j'y pense, je me dis qu’il permet d’aborder avec un nouveau regard certains dossiers nationaux.


En reprenant sa liberté de ton, Ségolène Royal permet une nouvelle fois aux socialistes d’évoluer sur un sujet dont ils ne semblaient plus se préoccuper depuis longtemps. Certes, la Marseillaise et le drapeau bleu blanc rouge peuvent ressembler à des gadgets, mais on aurait tord de n’y voir que des effets clinquants. Drapeau_France_2_PS2Il s’agit de symboles forts. Or, c’est l’un des thèmes de la candidate socialiste que de remettre les valeurs au centre de la vie politique. Qu’est ce que la France sinon la défense des droits de l’homme, sinon la fameuse devise « liberté, égalité fraternité » que l’on trouve dans toutes les mairies de France.


Alors certes, il ne s’agit pas de profiter de l’occasion pour sombrer dans le nationalisme le plus pur et le plus dangereux.

Il s’agit simplement de rappeler que la France est une nation dont les fondements remontent à la révolution française.

Il s’agit de rappeler que la France fait partie des pays ou la liberté d’expression est possible.

Il est bon de rappeler que ces valeurs ne sont pas la propriété de certains extrêmes, mais qu’elles peuvent aussi se conjuguer avec une certaine ouverture d’esprit. Il n’est pas inutile de le rappeler dans un monde ou le terrorisme, la barbarie, la violation des droits de l’homme occupent une bonne partie du terrain.

Il est bon de rappeler à ceux qui sifflent la Marseillaise et qui parlent de leur pays d’origine comme d’un havre de bonheur, que ce dernier ne permet pas toujours de s’exprimer comme il est possible de le faire en France.


Sur le plan politique, la position de Ségolène Royal n’a rien à voir avec celle qu’avait prise Lionel Jospin en 2002, lorsqu’il s’était mis à courir derrière la campagne sécuritaire de Jacques Chirac. A l’époque le candidat socialiste s’était lancé dans une surenchère malsaine sans prendre appui sur des valeurs solides.

La force de Ségolène Royal, c’est de repenser la gauche en occupant un espace laissé en jachère. Il est évident que les socialistes qui souhaitent que rien ne bouge vont bougonner. Mais refuser de changer de stratégie c’est poursuivre dans la voie qui a mené au 21 avril 2002.


La liberté de parole de la candidate, c’est aussi la liberté de penser, c’est encore la liberté de sortir de la pensée unique que les intellectuels ne manqueront pas de rappeler à longueur de journaux. La société évolue, la candidate socialiste le sent, la gauche n’a pas forcément à y perdre et la droite aurait tord d’ironiser trop longtemps.

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