Ni gauche ni centre pour la reconstruction du PS, mais les deux à la fois
Plus les heures passent depuis la défaite de Ségolène Royal à l’élection présidentielle, plus il semble évident que pour espérer revenir au pouvoir, la gauche va devoir passer par une phase de grande reconstruction.
Or, c’est une nouvelle fois, la stratégie à court terme qui semble être la principale préoccupation des socialistes au lendemain de la défaite. Il s’agit pour eux de sauver les meubles des législatives. Une priorité indiscutable, certes, mais qui ne doit pas se faire sur les bases actuelles.
Les batailles auxquelles se livrent les éléphants du PS pour savoir si leur parti doit aller à gauche toute ou au contraire revenir par le centre ne correspondent plus aux enjeux d’aujourd’hui. Les socialistes doivent sauter dans le nouveau siècle en balayant les vieux clivages et les schémas qui ne sont plus actuels. Pour espérer revenir au pouvoir, ils doivent aspirer l’ensemble des courants de la gauche et les unir dans un grand mouvement politique nouveau.
L’adoption du quinquennat et l’inversion du calendrier entre la présidentielle et les législatives ont considérablement changé la cadence de la vie politique française. Dominique Strauss Kahn a raison lorsqu’il explique que la gauche a perdu au premier tour. Le parti socialiste n’était pas en mesure d’amener suffisamment d’électeurs sur son seul nom. DSK n’aurait pas fait mieux s’il avait été candidat. La ligne sociale démocratie n’aurait pas permis d'avoir un score beaucoup plus important. Pas plus que la ligne à gauche de Laurent Fabuis.
Pour s’en sortir, il faudra que l’ensemble de la gauche se rassemble sous une nouvelle bannière. Pour se faire, il faut que les petits chefs des petites formations acceptent de se fondre dans ce grand mouvement et que le Parti Socialiste accepte de disparaître sous sa forme actuelle. Pour se faire, il faut rassembler les idées et les hommes, et accepter qu’une nouvelle génération prennent les manettes, comme le laisse sous entendre le socialiste, Manuel Valls. C’est au prix de ce titanesque chantier dont quand j’y pense reparlera volontiers, que la gauche peut espérer revenir au pouvoir en France. Une fois les législatives passées, elle aura 5 ans pour y arriver.