En attendant l'annonce de Jacques Chirac

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Qu’on le veuille ou non, je me dis quand j'y pense que la campagne va prendre un nouveau virage dimanche soir. François Bayrou doit profiter des deux jours qui restent pour occuper la scène médiatique, car l’espace risque de considérablement se rétrécir dès lundi matin et pour quelques jours.

Le retrait annoncé du président de la république s’il est confirmé dimanche marquera la fin d’une époque. A n’en pas douter, les sondages de la semaine prochaine diront que les français regrettent ce départ. Les hommes politiques en vigueur verseront quelques larmes de crocodile pour déplorer eux aussi le départ d’un grand homme et le retrait de celui qui a su ramener la droite au pouvoir en France pendant 12 ans.

Pour Nicolas Sarkozy, il s’agira également d’une nouvelle période. Pas forcément plus facile. Jacques Chirac hors jeu, c’est le président de l’UMP qui va se retrouver en première ligne. C’est lui qui dorénavant et jusqu’à l’élection portera le leadership de la droite en France. C’est également sur lui que va reposer le bilan du gouvernement sortant.

Une période difficile pour Nicolas Sarkozy qui devrait gérer cette nouvelle nostalgie, tout en gardant son discours de rupture. Qui devra assumer le bilan tout en proposant d’être le moteur d’un renouveau. Autant dire que la période qui s’ouvre sera celle des grands écarts.

Pour Jacques Chirac enfin, puisque c’est lui qui sera au centre des débats dans les jours à venir, il faudra attendre le deuxième tour de l’élection pour savoir si oui ou non, il a réussi sa sortie. C’est en laissant son fauteuil à un homme de sa famille politique qu’il pourrait quitter la scène en ayant le sentiment du devoir accompli. Ce que n’avait pas réussi François Mitterrand. Certes, il ne s’agira peut être pas de celui qui avait ses faveurs, mais ne permettant pas à l’alternance d’exister, il pourra s’enorgueillir d’avoir été celui qui aura permis à la droite de garder 17 ans le fauteuil de l’Elysée.