Présidentielle 2007 : les retards de Ségolène Royal
Sur le papier, Quand j'y pense
je me dis que Ségolène Royal n’est pas la candidate favorite pour la
victoire le 6 mai prochain. Si l’on regarde les sondages, dont certes
il faut se méfier, la candidate socialiste arrive derrière Nicolas
Sarkozy avec un écart de 6 points en moyenne. Si les jeux ne sont pas
joués car il peut se passer beaucoup de chose dans les deux semaines à
venir, on peut toutefois noter que le vrai problème auquel est
confronté Ségolène Royal, c’est le manque de temps.
Le paradoxe pour Ségolène Royal, c’est qu’elle doit gérer la décomposition de son camp tout en symbolisant son renouveau. La nouvelle donne électorale issue des urnes le dimanche 22 avril le montre, les français attendent non pas forcément une recomposition, mais une réelle réorganisation de notre monde politique.
Même si le second tour affiche un classique débat droite gauche, en réalité c’est une nouvelle ère qui s’annonce. Les partis politiques notamment de gauche vont devoir bouger et les lignes d’hier ne seront plus celles de demain. Cette transformation, c’est Ségolène Royal qui l’a enclenchée, notamment depuis son annonce de candidature et concrètement depuis sa désignation par les socialistes.
En l’espace de quelques mois elle a montré aux socialistes qu’il était possible de reconsidérer certaines approches. Elle a montré qu’une modernisation du parti socialiste est obligatoire sous peine de rester dans l’opposition. La mutation, on a pu le constater ne se fait pas sans douleurs. Il y a ceux qui trainent des pieds et préfèrent continuer de raisonner sur les anciens schémas, c'est-à-dire d’avant la chute du mur de Berlin. Il y a ceux qui ne supportent pas d’avoir été doublés sur ce thème de la modernisation. Il y a enfin Ségolène Royal qui tente de dépoussiérer la machine.
Le problème, c’est que contrairement à l’UMP, le PS s’est lancé bien tard dans ce changement. La création de l’UMP en 2002, puis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à sa direction quelques mois plus tard a permis à la droite de se lancer il y a bien longtemps maintenant dans une rénovation en profondeur. L’UDF de François Bayrou s’est lancée, elle aussi, il y a longtemps dans cette transformation en refusant par exemple de voter le budget à l’assemblée nationale.
La mue de la gauche, elle, ne fait que commencer. Et le vrai problème de Ségolène c’est le temps. Comment rattraper en 15 jours ce qui n’a pas été fait avant.
Cela dit, en ces périodes de drapeau tricolore et d'hymne national, Quand j'y pense se rappelle que l'on a coutume de dire « qu’impossible n’est pas français ».