Ce que cache la montée de François Bayrou dans les sondages
La percée de François Bayrou n’est pas anodine. Quand j’y pense, je me dis qu’on commettrait une erreur de ne pas tenir compte de l’intérêt que semblent apporter les électeurs à la candidature du candidat centriste.
Il est certain que sa montée en puissance n’est pas qu’une vue des sondages et des médias. Si elle parait si importante, c’est qu’elle correspond à une réalité.
Tout d’abord, il faut prendre en compte le fait que depuis 5 ans, François Bayrou a occupé le terrain, et notamment celui de l’opposition. Il est intervenu à de nombreuses reprises alors que la gauche était étrangement silencieuse. On se souvient de ses prises de position sur des sujets aussi variés que la vente des autoroutes, le déficit, les motions de censure. Il recueille ainsi les fruits de plusieurs années de présence.
Cette passion pour le centrisme signe aussi la fin d’un choc, celui du capitalisme contre le communisme. On le sait depuis la chute du mur, l’histoire a tranché en faveur du premier contre le second. Il aura fallu quelques années pour que la répercussion se fasse ressentir du point de vue des élections. La conséquence en effet est qu’il ne s’agit plus de choisir entre deux sociétés différentes, mais seulement d’aménager un système dont les imperfections sont nombreuses. Le prochain choix de civilisation, qui n’est pas encore mur pourrait être celui de la démocratie contre le radicalisme religieux.
Dans ce contexte, les recettes de la droite et de la gauche ne correspondent plus à la réalité. D’où l’option de cette 3 me voie et l’attrait de la voix de François Bayrou.
Cela signe l’arrivée possible d’une recomposition autour non pas de dogmes mais de la réalité du quotidien et de l’envie pour les citoyens de voir prendre en compte cette vie de tous les jours.
Le score de François Bayrou est sans doute exagéré il annonce une nouvelle ère. Et quand j'y pense, je me dis que les partis traditionnels auraient tort de ne pas en tenir compte.